Montaigu-le-Blin - Allier - FRANCE
 

La passerelle du gué

Quand le Valençon s'enrichit d'une nouvelle passerelle.

Jusqu'à présent, il fallait être bon équilibriste pour traverser le passage à gué du Valençon au lieudit le Prat. Certains randonneurs ont fini les genoux dans l'eau, au pire la tête dans l'eau ! En effet, quelques pierres posées à même le lit de la rivière permettaient sa traversée (acrobatique).

Suite à l'officialisation des chemins de randonnée sur la communauté de commune de Varennes-Forterre, un nombre croissant de randonneurs empreinte régulièrement ce passage. Il devenait impératif d'édifier une passerelle pour la sécurité de tous.

LA DECISION DE FAIRE

C'est sous l'impulsion des municipalités de Montaigu-le-Blin et de Saint-Gérand-le-Puy, relayée par la COM-COM de Varennes-Forterre, qu'il fut décidé, courant 2012, de l'édification d'une passerelle dédiée aux marcheurs.

C'est dans ce contexte que notre association a été sollicitée pour conduire une étude de faisabilité. MPF présenta, fin 2012, un projet de réalisation scindé en deux parties : un volet technique (implantation, dimensionnement, besoins en materiaux, délai de réalisation, etc...) ; un volet budgétaire (liste des fournisseurs, devis, etc...).

Après validation de la COM-COM, MPF procéda, début 2013, au rapatriement des matériaux et s'activa au traitement du bois débité par la société NIZIERS de JALIGNY/BESBRE. Début mai, après cinq mois d'intempéries, MPF (le président et André Gilberton adhérent) enclenchèrent le début des travaux d'assemblage qui durèrent 10 jours.

LA MISE EN OEUVRE

Voici la chronologie des étapes de la construction :

Point de départ des travaux.

On y voit les pierres posées sur le lit de la rivière au passage le plus étroit permettant de relier les deux rives. Ce passage, de conception rudimentaire, a bien rendu des services. Aujourd'hui, compte tenu du nombre croissant de marcheurs, la construction d'une passerelle devenait une évidence.

André s'affaire à la mise en place des cadres en chêne destinés à recueillir le ciment des fondations.

De format 1.5m x 1m, les deux cadres sont reliés par une ficelle garantissant le bon alignement des futurs pilastres.

Chaque cadre dispose de 4 "pieds" pour faciliter leur mise à niveau.

La "cimenterie"

 

9 bétonnières ont été nécessaires pour remplir l'espace d'un cadre en chêne. Ce qui représente un poids unitaire d'environ 750 kg.

NB: l'alimentation de la bétonnière se fait sous le contrôle attentif de l'oie Babette, notre chef d'équipe pendant les 10 jours.

Pour acheminer le ciment de la "cimenterie" au chantier de construction, l'utilisation du tracteur d'André nous a été salutaire. Doté d'une benne, il nous a évité le roulage du ciment à la brouette ! Ce sont les pieds dans l'eau que nous avons commencé les fondations.

La présence d'un niveau d'eau supérieur à 20cm imposa le recours à des bâches plastiques.

Le ciment versé dans les cadres en chêne fut tassé par piétinement pour enlever toute bulle d'air.

On observe le treillis soudé et les tors de 10 qui constituent l'armature des fondations.

Les fondations sont terminées. C'est le temps du séchage : 2 jours, avant de reprendre la suite des travaux.

Plusieurs mois seront nécessaires pour un séchage définitif.

On remarquera les tors verticaux destinés à solidariser la partie haute (plancher) de la partie basse (fondation).

Les rambardes de 4,50 m d'un poids cumulé supérieur à 100 kg ont été véhiculées de SMP Cusset au chantier d'assemblage en C15 (grand luxe).

Les madriers traités ont été acheminés également par véhicule. D'une longueur de 5,60 m et d'une section de 10cm x 20cm, chaque madrier pèse plus de 80 kg. Le plancher traité, composé de 24 planches, est entreposé dans la remorque.

Les rambardes sont ajustées en toute sécurité hors de l'eau avant leurs fixations définitives afin d'éviter tout risque d'électrocution. En effet, si un appareil électrique (perceuse ou scie circulaire) venait à tomber dans l'eau, l'utilisateur risquerait d'être électrocuté.

Après avoir monté deux fois deux rangées de parpaing sur chacune des fondations et attendu 24h de séchage, les madriers sont posés dessus, puis ajustés.

Les deux madriers sont solidaires entres eux en 7 points par des tiges filetées renforcées. Des tors de 10 viennent consolider l'assemblage bois/ciment.

Intervient ensuite la pose des rambardes fixées aux madriers par des goujons filetés.

Aux abords des pilastres, la pose de pierres servant de bordure au scalpage est en cours d'achèvement. De l'autre côté de la rive, en aval, les pierres sont scellées les unes aux autres garantissant le maintien de la berge et surtout le bon ancrage de l'ouvrage.

3 m3 de scalpage ont été nécessaires pour combler et mettre de niveau la sortie passerelle côté Montaigu-le-Blin.

1 m3 côté St-Gérand-le-Puy.

3 m3 pour combler les ornières du passage à gué.

L'ensemble prend forme... La passerelle dispose d'une ouverture sous plancher de 3 m2 correspondant à la même surface d'ouverture du pont de pierre juste en amont. Ce point est fort important. La passerelle ne doit pas être submergée en cas de forte crue. Il convenait de prévoir dans le schéma projeté cette adéquation. Fenêtre d'ouverture : 4 m x 0,75 m de hauteur.

On remarquera, sur les parpaings, le scellement de la partie bois de la passerelle. Deux fixations par pilastre ont été réalisées.

Les deux "petits ponts" évitent à la force de l'eau de porter atteinte à l'édifice en cas de crue. Cela ajoute également une touche esthétique.

Approvisionnement en sable à enduire. André toujours en action...

Les parpaings sont enduits. Les marches d'accès sont terminées.

Dernière étape, la pose du plancher composé de planches de 4 cm d'épaisseur et d'une longueur de 1 mètre. Celles-ci sont fixées par des tirefonds de 8 cm de long.
 

Télécospique chargé en galet de l'Allier face au Dumper chargé en scalpage de Saint-Prix

 

Les passages successifs des véhicules au fil du temps ont fortement dégradé le lit de la rivière à cet endroit. Pour sécuriser ce lieu aux vététistes, des galets de l'Allier et du scalpage ont été mélangés pour combler les nombreuses ornières présentes.

  Le nivelage en marche arrière                            puis,                                     les finitions à la pelle.

 

Pour tester la solidité de l'ouvrage, nous avons fait appel à la famille VALENÇON de POITIERS (86) en séjour dans le bourbonnais. Ils étaient donc, le 19 mai, 21 sur la passerelle ! Et tout va pour le mieux, à en voir leur sourire... Tous fiers d'inaugurer la passerelle du Valençon. Certes, ce n'est pas le viaduc de Millau, on en convient, mais elle accuse quand même un poids total à vide de 2,5 tonnes pour 5,50 mètres de long et 75 cm de large.

Début des travaux : le mardi 7 mai 2013. Livraison : le vendredi 17 mai 2013.

REMERCIEMENTS

MPF renouvèle ses remerciements auprès des fournisseurs en matériaux :

  • BRICOMARCHE LAPALISSE : fourniture de la quincaillerie, ciment, produits de traitement du bois.
  • FER O PAT Ferronnier, 1 rue ND des prés, à CUSSET : fabrication des rambardes.
  • SMP sablage / peinture 3 rue Lavoisier à CUSSET : traitement et peinture des rambardes.
  •  NIZIERS scierie de JALIGNY-SUR-BESBRE : sciage des madriers et du plancher 

 

 

 

 

 

MPF remercie également notre adhérent Bruno MALHURET, exploitant agricole, Domaine Neuf à ST-GERAND-le-PUY, pour le prêt de matériel de levage (téléscopique) ainsi que Jean DESSAIGNE qui nous a spontanément proposé de raccorder nos outils électriques à son fournisseur d'énergie.

Enfin, rémerciements à la COM-COM de Varennes-sur-Allier pour son dévouement à nos côtés.

À titre personnel, je remercie notre adhérent André GILBERTON pour sa précieuse contribution au projet. Sans lui, je ne serai probablement qu'au stade des fondations avec une livraison prévue en 2015 ! Sans compter les pénalités de retard... (lol) !! Grand merci, André !

Bonne randonnée à tous !

Le Président de MONTAIGU PLACE FORTE

 

Compte rendu dans la presse locale

 

 Ci-dessous l'édito du journal La Montagne