Montaigu-le-Blin - Allier - FRANCE
 

Grégoire BEURRIER

GREGOIRE BEURRIER

(1765-1793)

 

 

Avec la rue des rameaux et la rue de l’église (mais l’appellation de cette dernière relevait avant tout d’une habitude), la rue Beurrier était jusqu’alors la seule rue « nommée » du village.

« Ce que l’on sait de Grégoire Beurrier est issu de quelques pages de la « Monographie de Montaigu-le-Blin », publiée par Jules Morel en 1921. Il est très probable que les lettres citées par l’auteur figuraient dans ses archives personnelles. On a pu découvrir en effet que Marc Morel, laboureur aux Barniers, ascendant potentiel de Jules, a épousé, dans les années 1830, Anne Beurrier, nièce probable de Grégoire.

Qui était-il ? Fils aîné de Mayeul Beurrier (1739-1818) et d’Anne Cindron (1751-1814), né sans doute à Lapalisse vers 1765, alors que samère n’avait que 14 ans, il s’est engagé très jeune au régiment que Morel dit « de Beauvoisin », mais qui est plutôt celui de Beauvaisis infanterie, dont était alors  lieutenant-colonel Pierre de Chauvigny, comte de Blot (1737-1801), qui se retira en 1789 dans la région de Cusset, et y prit en juillet le commandement de la garde nationale. 

Mayeul Beurrier, venant de Lapalisse, s’est implanté à Montaigu comme cabaretier sur la place dans les années 1770. Il est devenu rapidement fermier de La Mansarde (actuelle Charmedieu), preuve manifeste de sa capacité. Il fut élu au conseil général de la commune en 1790 et le resta, sous les maires Michel Virotte et Antoine Delaire, jusqu’en 1815. Par sa fille Anne et ses fils François et Jacques, il eut à Montaigu et en Forterre une nombreuse postérité.

Grégoire, lui, est en garnison en Corse en 1783. L’île est devenue française à la suite de la campagne de 1764-1769. Il cherche clairement à obtenir son congé, ce qui est fort difficile quand on n’a pas accompli ses 8 ans réglementaires de service… Il y faut de l’argent et beaucoup d’entregent, d’où sa lettre à son père du 17 novembre 1783…, citée par Morel.

De retour au village, apparemment, il reprit du service, peut-être comme volontaire, lors de la levée du deuxième bataillon de l’Allier, au cours de cette année 1792 où il fallut faire face à l’invasion du territoire. Il servit à l’armée de Rhin et Moselle comme grenadier. Ses lettres sont datées de Lauterbourg en août, de Spire et de Mayence en octobre. Leur rédaction prouve qu’il a reçu une éducation soignée. Blessé lors du siège de Mayence, il est élu par ses camarades « officier de la légion des francs », en partance pour aller « combattre les brigands de la Vendée », au cours de l’été 1793.

Le lieutenant Grégoire Beurrier mourut dans « les luttes fratricides » de cette redoutable époque, évoquées par Jules Morel. Ce dernier conclut : « Une rue de Montaigu porte le nom de rue Beurrier. Nous voudrions croire, sans pouvoir l’affirmer, que ce fut un hommage rendu par la municipalité de l’époque à ce brave volontaire de l’an II ».

Il nous sera également impossible de le prouver, les registres de délibérations du conseil municipal de Montaigu comportant une lacune significative entre le 27 mai 1793 et le 12 vendémiaire an IX (1801)… Retrouvera-t-on un jour ces documents issus d’archives publiques ?

En attendant, il n’y a pas de raison de mettre en doute la tradition et nous continuerons à honorer le lieutenant Grégoire Beurrier, mort tragiquement à moins de trente ans, à une période de notre histoire où la fraternité, même entre français, était bien difficile à pratiquer ».

 

Remerciements à notre référent Histoire Locale, François-Xavier Duchon, pour ce témoignage.

 

Rue Grégoire Beurrier (1765-1793)